Nouvelle rencontre nationale pour l’unité pour l’interdiction des licenciements – le 21 novembre 2020
Le comité de liaison pour l’unité pour l’interdiction des licenciements s’est réuni ce samedi 10 octobre et a fait le point sur la situation. Il a décidé d’organiser une nouvelle rencontre nationale le samedi 21 novembre. Pourquoi ?
Depuis le 19 septembre*, les plans de licenciements et de suppression d’emplois se multiplient et se succèdent. Airbus a confirmé sa volonté de supprimer 5 000 emplois, Thales AVS : 1 000, Elior : 1 888, Renault Truck : 323, Bridgestone, Rossignol, Auchan… Semaine après semaine, la liste s’allonge.
Des milliers de travailleurs reçoivent leur lettre de licenciement. D’autres voient leur salaire diminuer de 30 %, 40 %. L’ensemble de leurs acquis est remis en cause.
Les participants au comité de liaison ont témoigné.
Un travailleur d’Aéroports de Paris, membre du comité pour l’unité de Roissy et d’Orly, explique : « Nous étions en rassemblement devant le ministère vendredi dernier. Nous étions plus de 600. Ce sont les salariés qui ont décidé de ce rassemblement car ils refusent et rejettent le plan de la direction. Les collègues, qu’ils soient syndiqués ou non, veulent l’unité. Ils savent bien que ce n’est que comme cela qu’on y arrivera. Et en même temps, la direction des syndicats a envoyé une lettre pour dire que la situation nécessite, sans doute, des efforts de toutes les parties. Le gouvernement leur a répondu qu’il refuse d’intervenir dans les négociations. Donc il a décidé de laisser passer le plan. »
Un travailleur de Roissy : « Cette semaine, je ne serai pas payé. Je suis en chômage partiel, j’ai travaillé deux jours, mais j’ai deux jours de carence car je suis cas contact. Et là, dans ma boîte, ils sont en train de remettre en cause tous les coefficients de manutention qu’on avait obtenus, et qui étaient au-dessus de la convention collective. J’ai 43 ans, j’ai 20 ans d’ancienneté, il faudrait que je recommence à zéro. »
Un autre du transport, venu du Val-d’Oise, explique : « Le COVID : cela donne une excuse aux entreprises pour faire des plans sociaux. C’est également un bon prétexte pour réduire les salaires, augmenter le temps de travail. Les 7 milliards qui ont été donnés à Air France auraient pu aider les PME à garder leurs personnels. Il faudrait que tous les syndicats soient unis, il faut penser aux ouvriers, à tous ces gens qui travaillent la boule au ventre. Faire une force, avoir plus de poids face aux patrons et à l’État. »
Une autre participante : « L’employeur profite de la situation pour nous enlever tous nos acquis. Là, il propose un nouveau rythme de travail, avec deux alternatives : l’une signifie une perte de salaire de 7 %, l’autre de 22 % ! Notre syndicat a indiqué : “On va combattre pour que cela ne se fasse pas.” Puis, ils ont finalement signé l’accord avec la direction. On perd tous nos droits, on nous dit que l’on ne va pas être licenciés, mais je n’y crois pas. Cela fait bientôt 32 ans que je travaille dans cette entreprise, j’ai 52 ans, je vais faire quoi après ? Je ne vais pas me former ! Combien de suicides va-t-il y avoir ? »
Un syndicaliste de la Ville de Paris estime « que seule l’organisation des salariés par eux-mêmes a permis d’obtenir quelque chose. En l’occurrence, à la Ville de Paris, cela a permis d’obtenir la prolongation de trois contrats d’agents de ménage pour trois mois. L’unité, l’organisation des salariés par eux-mêmes : c’est vrai dans chaque entreprise. C’est encore plus vrai si l’on veut imposer l’interdiction des licenciements. »
C’est la précarité et la pauvreté
qui se généralisent pour des milliers et des milliers d’entre nous !